Un petit article pour vous présenter un projet magnifique :

Le Pas Sage 2 en 1, c'est un local créé par Laetitia du blog Passionetcolle. En 2018, Laetitia a eu le malheur de perdre un bébé de cette horrible maladie qu'est le cancer. Elle a ensuite cherché un moyen d'aider les parents d'enfants malades et elle a ainsi allié son métier et cette belle cause en créant Le Pas Sage 2 en 1, un local de vente de secondes mains mais aussi de ressources neuves pour les enseignants. Les bénéfices des ventes sont reversés à l'association Zoé4Life qui vient en aide aux familles d'enfants atteints d'un cancer.

J'ai déjà fait plusieurs passages au local et c'est toujours un plaisir d'y voir Laetitia, sa maman et les bénévoles. J'y ai souvent fait de belles trouvailles dont le meuble Kallax de mon coin jeux. J'y ai aussi acheté mes Ztools et ma balle Céleste.

Le local se situe à Mézières dans le canton de Fribourg, donc si vous enseignez dans le canton  de Fribourg ou même sur Vaud ou le Valais, je vous encourage à vous rendre sur le site ou la page Facebook et de faire une fois un petit passage au local.

Je profite de cet article pour remercier et féliciter Laetitia pour cette belle action et tout le travail qu'elle fait. Je vous encore également à visiter son blog Passionetcolle.

Ce matin, je vous partage les magnifiques ours polaires que nos élèves ont réalisé avec ma collègue Anne.

Pour la technique, le fond bleu a été réalisé à la gouache. Pour la neige, il s'agit d'un mélange de colle blanche et de mousse à raser. Cela donne un effet 3D très sympa.

L'ours a été réalisé en papier blanc et l'effet 3D donné simplement avec du papier plié en accordéon entre les différentes parties de l'animal. Pour terminer, les élèves ont dessiné les détails avec un feutre indélébile noir.

Je les trouve magnifiques et vous ?

Comme nous n'avons pas de cortège de Carnaval cette année, nous n'avons pas fait de costume mais un bricolage hivernal. Nous avons donc créé des boules ou plutôt des boîtes à neige.

Matériel :

- une boîte en carton carrée 

- de la pâte qui durcit à l'air

- des épingles à têtes rondes

- une feuille de papier du même format que le fond de la boîte

- des feutres posca

- de la peinture acrylique 

- de la colle blanche

- de la colle cementit

- du tissu organza

Marche à suivre :

1) Avant de démarrer le modelage du bonhomme de neige avec la pâte auto-durcissante, nous avons choisi de leur faire tester le modelage avec de la pâte à sel. Nous avons fait 1 portion de pâte pour 4 élèves. Durant environ 1h, ils ont pu tester, modeler, casser et recommencer. A la fin de la leçon, nous leur avons offert à chacun un peu de pâte pour la maison.

2) Lors de la 1ère leçon, nous avons aussi demandé aux enfants de réaliser le projet pour le fond de la boîte. En effet, ils devaient réaliser un paysage d'hiver. Ils l'ont ensuite colorié avec des feutres posca.

3) Lors de la 2ème leçon, les élèves ont réalisé leur bonhomme de neige avec de la pâte qui durcit à l'air. Pour les détails, chapeaux, boutons, nous avons utilisé de la pâte couleur terracota. 

4) Les élèves ont dû ensuite poinçonner le couvercle de la boîte pour enlever le centre.

5) Pour la peinture de la boîte, les élèves ont d'abord fait le fond en blanc à l'éponge, puis ils ont ajouté du bleu avec la même technique.

6) Ensuite, les enfants ont collé le paysage au fond de la boîte avec de la colle blanche et le bonhomme de neige avec de la cémentit. Nous avons collé un carré de tissu organza dans le couvercle. On a choisi de le faire nous-même car c'était trop difficile pour les enfants de bien tendre le tissu.

7) Pour terminer, on a ajouté une cuillère de neige et les élèves ont collé le couvercle sur la boîte.

Et voilà le résultat, il suffit de souffler contre le tissu pour faire bouger les flocons de neige.

Presque 1 mois sans sortie en forêt mais nous avons fait une sortie à ski, il y a 2 semaines et la météo nous a fait des siennes durant les 2 derniers vendredis. Mais nous avons repris le chemin de la forêt hier après-midi, pour le plus grand plaisir de tous.

Pour cette sortie, nous avons choisi de faire 3 activités. Nous avons donc fait 3 groupes et un tournus. Voilà ce que nous avons fait :

1) Un travail sur les rimes :

Nous constatons régulièrement que le langage oral est un peu le maillon faible de notre méthodologie de français. En effet, on passe beaucoup de temps sur la lecture mais pas assez à développer l'oral. J'ai donc proposé à ma collègue de la classe parallèle de faire un travail sur les rimes en forêt.

J'ai donc pris les enfants en cercle et je leur ai demandé ce que c'était une "rime". Après avoir défini avec eux ce qu'était une rime, je leur ai proposé de faire rimer leur prénom à un élément de la forêt ou de la nature. Pour les enfants qui rencontraient des difficultés, tout le groupe a participé et aider. Petit à petit on s'est détaché du thème de la forêt pour créer d'autres phrases et pour multiplier les rimes. 

Voilà quelques exemples de phrases de nos élèves :

Enzo a vu un oiseau près du ruisseau.

Robin s'est caché derrière un sapin.

Mara a attrapé un rat.

Scarlett la pipelette a mangé une cacahuète.

Léonard a mangé du lard en regardant un canard et un têtard. 

Marylou a vu le loup.

Valérie a mangé du riz en regardant une souris.

Pour les curieux, j'ai mis quelques enregistrements d'élèves sur Instagram.

2) le répertoire additif jusqu'à 10.

Afin d'automatiser le répertoire additif jusqu'à 10, on a décidé de le travailler aussi en forêt. Nous avions disposé les nombres de 1 à 10 dans 10 cerceaux. Les enfants devaient tirer un calcul dans le panier orange et le déposer dans le cerceau correspondant à la réponse. Ensuite, ma collègue a fait un petit concours de calculs avec eux.

3) Jeux dans la forêt et construction de cabanes

Comme nous n'étions pas venus en forêt depuis un certain temps, on a laissé les élèves jouer dans la forêt. Ils adorent construire des cabanes et étaient tout fiers de nous les montrer. En voilà quelques unes.

J'avoue le titre de cet article n'est pas très alléchant mais il reflète ce que l'on vit dans notre classe cette semaine.

Depuis le début de l'année, ma collègue et moi sommes ravies de notre classe et de la bonne ambiance. Les élèves s'entendent bien, collaborent ensemble et travaillent de manière autonome. Et oui, c'était peut-être trop beau pour être vrai...

Depuis le début de semaine, nous avons remarqué des comportements inappropriés. On observe que les élèves ont quelque peu "pris en grippe" un des leurs, il y a eu des vols de matériel, la dégradation d'un sac d'école et ce matin, j'ai découvert que le plaid qui recouvre notre canapé avait été découpé aux ciseaux... Bref, il nous fallait intervenir et vite.

Du coup, hier soir, j'ai recherché ce que je pouvais faire pour parler à mes élèves du harcèlement car même si on en est encore qu'aux prémices, il est nécessaire de désamorcer ce genre de situation tout de suite. J'ai aussi décidé de prendre du temps avec eux pour parler du respect et pour rappeler les règles de notre classe. 

Je vous présente donc ce que j'ai fait en classe cet après-midi (ce matin, je n'avais que la moitié des élèves donc j'ai préféré attendre de les avoir tous).

1) Le bonhomme chiffon Willie

Peut-être connaissez-vous déjà cette activité. Elle est simple mais je pense qu'elle parle aux enfants. Je l'ai trouvé en détail sur le site Apprendre et éduquer.

J'ai dessiné un visage sur une feuille de papier puis j'ai demandé aux élèves de dire des méchancetés à ce personnage que j'ai nommé Willie. Les élèves ont donc dit des méchancetés à ce personnage. Au fur et à mesure, je froissais la feuille, jusqu'à en faire une boule de papier. Puis, j'ai expliqué aux enfants que toutes les méchancetés dites avaient rendu Willie triste et qu'il s'était recroquevillé sur lui-même.

Je leur ai demandé comment on pouvait faire pour le rendre à nouveau joyeux. Ils ont tout de suite dit qu'on pouvait s'excuser. Ils ont donc dit des mots d'excuses et petit à petit j'ai défroissé la feuille.

A la fin, la feuille était tout ouverte mais les élèves ont vite vu que la feuille était toujours chiffonnée et avait des plis. Je leur ai demandé ce que ces plis pouvaient être. Certains ont dit que ça pouvait être des cicatrices car Willie avait reçu des coups. Une élève a parlé de souvenirs des méchancetés qui restaient marquées. Je leur ai donc expliqué que quand on faisait de la peine à quelqu'un, malgré les excuses, la douleur restait ainsi que le souvenir de ces mauvais moments.

Il en est résulté une discussion sur les émotions et sentiments, sur ce que pouvait ressentir Willie quand on était méchant avec lui. Les élèves ont parlé de moments où eux-aussi s'étaient sentis blessés ou tristes. J'ai trouvé cette discussion très riche. Je leur ai dit que Willie allait rester un peu dans notre classe pour qu'on se souvienne tous que nos mauvaises actions ou paroles avaient des conséquences sur les victimes.

J'ai dit aux enfants, que comme Willie, j'avais été blessée ces derniers jours par leur attitude et les gestes qu'ils avaient fait à l'encontre de leurs camarades. Je trouvais important qu'ils sachent qu'en volant, dégradant du matériel, embêtant des camarades, ils faisaient de la peine aussi aux autres, à ceux qui voulaient une ambiance de classe agréable et aux enseignantes qui sont en classe avec eux.

2) Pour aborder de manière un peu différente le harcèlement, je leur ai montré une vidéo de "1 jour, 1 question". Il s'agit d'une vidéo très courte qui explique le harcèlement. 

Les élèves ont trouvé que ce n'était pas gentil de prendre une personne pour cible et certains ont partagé des expériences où ils avaient été pris pour cible pendant un temps par un camarade ou des frères et soeurs. Ce n'était pas des situations de harcèlement mais cela a permis de les confronter avec cette thématique.

3) Pour terminer l'après-midi, j'ai eu envie de travailler sur les émotions et l'empathie et la manière dont on pourrait se comporter pour aider les autres plutôt que les persécuter. Une enseignante qui me suit sur Instagram, @maikresse_poda, m'a envoyé des documents intéressants hier soir et je me suis basée sur l'un deux pour créer un jeu de "Cartes de l'empathie". Je vous partage le document qu'elle m'a transmis par photo. 

Comme mes élèves ne lisent pas encore très bien, j'ai choisi de faire des cartes avec des images. On a pris 3-4 images ensemble et je leur ai demandé d'expliquer ce qui se passait sur l'image puis de nommer les émotions ressenties par la personne sur l'image. Puis, ensemble, on a cherché des solutions pour aider cette personne. 

Pour aider à identifier les émotions, j'ai utilisé le bonhomme AniMate ainsi que les émotions primaires et les émotion fines. Ainsi quand les enfants nommaient une émotion, on choisissait le bon visage et on l'aimantait sur le bonhomme. Les élèves ont beaucoup aimé ce personnage. Si vous voulez en savoir davantage, j'avais fait un article ici. 

Ensuite, les élèves se sont mis par 4 pour faire le jeu. Un joueur devait tirer une carte, expliquer la situation et citer les émotions ressenties par la personne. Ensuite, ensemble, ils recherchaient une ou plusieurs solutions pour lui redonner le sourire. C'était vraiment chouette de les entendre. Je me suis aperçue que je ne m'étais pas trop trompée sur mes élèves, ils savent reconnaître l'injustice et ont de l'empathie.

Télécharger « jeu de l'empathie.pdf »

4) Et la suite ? J'ai décidé de laisser le personnage AniMate a disposition dans la classe. J'ai dit aux enfants que s'ils en ressentaient le besoin, ils pouvaient aller "déposer" leur émotion sur le bonhomme en lui mettant le visage correspondant. Je leur ai dit qu'il pouvait ajouter leur prénom sur le personnage. Mon but est de pouvoir aller vers eux pour leur demander s'ils ont besoin de parler de l'émotion déposée ou pas. J'espère ainsi pouvoir permettre à certains de pouvoir "déposer" leur tristesse, colère, inquiétude, etc... quelque part afin qu'il puissent être plus sereins en classe. 

Je suis convaincue que la situation sanitaire que nous vivons a un impact sur les enfants. Cela ne doit pas être facile pour eux de se retrouver constamment devant des enseignantes masquées, de ne pas pouvoir faire leurs activités extrascolaires normalement. De ne pas pouvoir faire des activités avec leurs parents le week-end, etc. Je pense que l'école doit être un endroit où ils se sentent bien et où ils peuvent parler de ce qu'ils ressentent. J'espère donc qu'ils en profiteront.

Je ne sais pas si tout cela portera ses fruits, mais j'ai grand espoir que cet après-midi ait un impact sur eux. N'ayant aucune preuve ou presque, je ne peux accuser personne. J'attends donc que chacun fasse un effort et permette à notre classe de redevenir ce petit havre de paix, agréable, qu'elle était jusque là. 

Voilà, j'espère que ces pistes vous seront utiles et vouas aideront à votre tour.